Cie Corps Conducteurs

Mise en scène

DRAMATURGIE

Un récit n’est pas un texte dramatique. Le porter à la scène est une gageure. Il nous a tout d’abord fallu concentrer le texte sans nuire à son intégrité littéraire.

Nous avons retenu les événements qui nous paraissaient essentiels, les passages qui nous semblaient pouvoir faire écho à un aspect de l’œuvre rimbaldienne car, si nous suivons fidèlement le fil narratif / méditatif de Michon, nous y intercalons des poèmes et des lettres du poète.

Très vite nous avons compris que le souci de l’exhaustivité nuirait au rythme de l’alternance des voix et à la qualité de l’écoute ; c’est pourquoi nous avons opté pour l’ellipse, le chevauchement des voix, le fondu.

SCENOGRAPHIE

Plateau nu. Une guitare électrique. Instrument rock contemporain, il évoque la possible descendance sonore d’un Rimbaud particulièrement soucieux de musique. Celle-ci, spécialement conçue par le comédien Cédric Simon, sera tantôt enregistrée, tantôt jouée en direct par lui.

Un châssis monté sur roulettes. Construit en bois, ce cadre tendu d’une toile claire remplit, selon sa position, plusieurs fonctions :
- il fait paroi pouvant séparer les personnages ;
- il fait écran pour recevoir la projection d’images ;
- il suggère par ses matériaux la civière sur laquelle Rimbaud fut transporté.

Eclairage latéral qui découpe les profils des acteurs, les fait apparaître sur fond noir.

MISE EN SCENE

Deux acteurs, un homme et une femme, disent le texte de Pierre MICHON en alternance. La parole ainsi distribuée permet de jouer avec ce que j’appellerai les ambiguïtés du récit, c’est-à-dire l’apparition ou la disparition d’un personnage derrière ou devant le Narrateur. Celui-ci, plus ou moins en retrait, avoue parfois sa présence par un « Je » explicite : c’est un personnage à part entière, un rescapé tantôt admiratif et nostalgique, tantôt caustique et désabusé.

Par la distance qu’introduit le récit, l’incarnation des personnages est impossible : jamais d’identification. Tandis que parle le Narrateur, nous suggérons, en jouant sur le dos, la face ou le profil, la silhouette du personnage évoqué. Celui-ci a ainsi une présence scénique mais distanciée par le récit, et comme imaginaire. La mise en scène, particulièrement attentive aux positions et aux postures, prend également en considération le destinataire de l’adresse : le public.

dimanche 9 décembre 2007

 

Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | Fait en Spip  par PPOPP