Pourtant, naître enfant, c’est naître avec un nez rouge. Un nez rouge et des yeux ronds comme des planètes. Autant dire que nous naissons tous en Yolek et que nous pouvons tous nous reconnaître en lui. Le malheur, c’est qu’il est plus facile de faire des enfants que de les élever, c’est-à dire de hisser l’enfance jusqu’à l’âge adulte.
Devenir un homme ou une femme n’est que trop souvent l’histoire d’un renoncement : celui à l’innocence radicale avec laquelle nous sommes venus au monde. Ainsi, d’abord grain d’ingénuité, cette excroissance rouge devient tache de naissance, puis stigmate qui met le personnage à part de l’humanité commune. Celle-ci est-elle encore humaine ?
En quatorze séquences muettes et musicales, hormis trois d’entre elles jouées en grommelot, nous racontons l’histoire de Yolek, de sa naissance qui déçoit sa famille à sa mort anonyme au bord d’un quai.
Musical, tout entier construit sur des musiques de Yann TIERSEN, le spectacle fait la part belle au corps plutôt qu’à la parole. Il est également spectaculaire : nos Yolek savent prendre des risques en sautant par dessus des chaises et en les lançant.
Choral, il donne à voir 8 Yolek constamment sur le plateau dont chacun est tour à tour chef de chœur.
Poétique, il fait sentir par des métaphores la beauté de la vie et la cruauté de l’existence.
lundi 19 janvier 2009, par Webmaster
RSS 2.0